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La recherche sur le Covid-19 est plombée par les appels à petits projets

by admin
La recherche sur le Covid-19 est plombée par les appels à petits projets

L’Agence nationale de la recherche (ANR) organise le 2 février une journée avec les porteurs de projets sur le Covid-19 qu’elle a gérés. Cela a valu à mon ancienne équipe une quinzaine de relances pour remplir une fiche décrivant notre petit projet Phyepi qui porte la modélisation de l’épidémiologie et l’évolution virale. Outre le fait que les informations demandées figuraient dans les quatre rapports exigés à six semaines, puis à six, dix-huit et vingt-quatre mois, ces petits appels à projets ont des effets délétères, comme l’illustre notre vécu.

Petit retour en arrière. Le 6 mars 2020, l’ANR publie un appel « Flash » sur le Covid-19 avec soumission de projets en dix-sept jours. Nous travaillons dans l’urgence pour monter un consortium CNRS, Institut de recherche pour le développement (IRD), université et CHU de Montpellier. Au passage, nous publions, le 14 mars 2020, notre première communication avec la première estimation publique du R0 de l’épidémie [le taux de reproduction du virus] en France. Le projet Phyepi soumis, qui a un modeste budget de 127 000 euros sur dix-huit mois, est refusé, mais classé en liste complémentaire.

Une des critiques de la commission, dont la composition demeure secrète, concerne notre utilisation de R et non Python, deux programmes pourtant équivalents pour le travail envisagé. A décharge, il est logique qu’un expert hors du champ ait jugé notre projet peu urgent : c’était près d’un an avant que le variant Alpha ne conduise à un confinement. Au final, la région Occitanie ayant décidé de soutenir l’ensemble des projets issus de ses équipes, le nôtre sera cogéré par l’ANR et la région.

Zéro pointé à l’ANR

L’histoire ne s’arrête pas là. A l’été 2020, nous élaborons un petit projet ANR de séro-épidémiologie de dix pages en renforçant notre consortium avec une entreprise privée locale (IDvet), le Laboratoire départemental vétérinaire et même les sapeurs-pompiers de l’Hérault ! Pour 138 000 euros sur douze mois, nous aurions analysé les cas survenus dans 250 foyers de l’Hérault, quantifiant ainsi les risques de transmission entre humains et vers les animaux domestiques (chats, chiens, chevaux, rongeurs). Les experts ont jugé que trop de foyers auraient été infectés plusieurs fois, autrement dit que toutes les infections n’auraient pas pu être associées au cas index. Pourtant, fin 2020, selon notre outil COVIDici, moins de 5 % de la population de l’Hérault avait été infectée… Deux ans après, cette question reste très ouverte.

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A l’automne 2020, un chercheur de l’équipe tente sa chance avec un projet Jeunes chercheuses et jeunes chercheurs (JCJC) modélisant la vaccination réactive à l’épidémie. Refusé.

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