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un bistouri capable de détecter des cellules malignes en temps réel

by admin
un bistouri capable de détecter des cellules malignes en temps réel

Inciser l’endomètre à l’aide d’un outil chirurgical appelé « iKnife » (pour « bistouri intelligent ») et savoir, en moins de deux secondes, si la partie touchée comporte des cellules cancéreuses. Telle est la promesse du prototype innovant testé par une équipe de l’Imperial College (Londres) et décrit dans la publication Cancers du 14 décembre 2022.

L’innovation se fonde sur l’électrochirurgie, une technologie née il y a un siècle : des ciseaux coupent un tissu chauffé à l’électricité pour minimiser les hémorragies. Mais les chercheurs britanniques ont ajouté à ce dispositif une deuxième brique. Les vapeurs émanant de cette coupe/brûlure sont aspirées et analysées chimiquement par un spectromètre de masse.

« Les femmes présentant des saignements anormaux sont généralement envoyées d’urgence dans nos cliniques pour y être examinées. Elles subissent souvent un scanner et une biopsie de l’endomètre. La majorité n’ont pas de cancer, mais elles doivent attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant d’obtenir un diagnostic », explique la professeure Sadaf Ghaem-Maghami, autrice principale de l’article et responsable du service d’oncologie gynécologique de l’Imperial College. « J’avais entendu parler de cette technologie disponible dans notre université [le bistouri intelligent avait déjà été testé sur des tissus cancéreux du côlon, des poumons et du foie]. En 2019, j’ai pensé que nous pourrions l’utiliser pour établir un diagnostic immédiat de biopsies déjà effectuées afin de voir si cette approche était précise », se souvient-elle.

Précision diagnostique de 89 %

Testé sur 150 biopsies de l’endomètre – multi-utilisées pour donner 453 analyses spectrométriques –, l’iKnife a différencié les tissus sains et malins avec une précision diagnostique de 89 %. La sensibilité de l’outil (probabilité d’être testé positif lorsqu’on est malade) est de 85 % et sa spécificité (probabilité d’être testé négatif lorsqu’on n’est pas malade) de 93 %.

« La prochaine étape est de mener une vaste étude multicentrique [incluant plusieurs centres au même moment selon le même protocole ] au Royaume-Uni et probablement en Europe pour mesurer les performances de l’instrument dans les cliniques et voir quel impact il aura sur les soins, projette Sadaf Ghaem-Maghami. Si son utilité est avérée, il pourra être intégré à long terme dans la pratique clinique courante. »

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Pour le professeur Fabrice Lecuru, chirurgien cancérologue à l’Institut Curie, « les résultats de ce prototype sont encore insuffisants, mais l’approche est intéressante ». Si la précision diagnostique s’améliore, l’intérêt de cet outil pourrait être, lors de l’ablation d’une tumeur par exemple, « de pouvoir ajuster la marge chirurgicale afin de ne pas prendre trop de tissus sains comme de ne pas passer trop près de la tumeur », afin de limiter le risque de récidive.

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