Les bonnes nouvelles en matière de cancer du poumon, c’est parfois possible. La preuve avec une présentation durant le premier week-end de juin 2023 et très applaudie en séance plénière à l’occasion de l’ASCO 2023 (American Society of Clinical Oncology), le plus grand congrès international de cancérologie qui se déroule du 2 au 6 juin 2023 à Chicago et réunit plus de 30.000 spécialistes.
Un traitement pour les patients atteints de la forme la plus commune de cancer du poumon
Cette annonce orale a été de plus accompagnée par une publication simultanée dans le New England Journal of Medicine, ce qui vient évidemment renforcer l’importance de son résultat. Elle concerne les patients atteints d’un cancer dit “non à petites cellules”, la forme la plus commune de ce type de cancer, présentant un type particulier de mutation, dit de type Egfr, soit environ 10 % à 25 % des patients aux États-Unis et en Europe, 30 % à 40 % en Asie.
Une fois opérés car repérés à un stade précoce, les patients inclus dans l’essai Adaura (environ 700 malades répartis dans une vingtaine de pays) ont été divisés en deux groupes.
Après l’intervention chirurgicale, ils ont pris, en plus de la chimiothérapie et pendant trois ans, et de manière quotidienne : soit une thérapie ciblée, l’osimertinib (Tagrisso, du laboratoire AstraZeneca) commercialisée sous forme d’un comprimé, une molécule de la famille dite des inhibiteurs de tyrosine kinase ; soit un placebo.
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Un traitement qui réduit de moitié le risque de décès par cancer sur cinq ans
Le résultat est sans appel : ce traitement a permis de réduire de moitié le risque de décès par cancer dans le groupe ayant reçu la thérapie ciblée. En clair, après cinq ans, 88 % des patients du groupe Tagrisso étaient toujours vivants, contre 78 % dans le groupe placebo.
Un résultat qualifié “d’amélioration sans équivoque et hautement cliniquement significative de la survie globale à cinq ans”, par Nathan Pennell, codirecteur du programme de lutte contre le cancer du poumon de la Cleveland Clinic (Ohio, Etats-Unis) lors d’un point presse. Déjà autorisée dans différents pays, la molécule avait déjà démontré son intérêt en améliorant la survie sans récidive de la maladie, mais cette fois, ce sont les données de survie globale qui ont été communiquées. Un résultat qui renforce la nécessité de la recherche systématique face à un cancer pulmonaire de la mutation EGFR pour éviter les pertes de chance des patients éligibles au traitement.