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L’océanaute Paul-Henri Nargeolet, « Monsieur Titanic »

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L’océanaute Paul-Henri Nargeolet, « Monsieur Titanic »

Le 14 avril 1912, à 23 h 40, par 41° 46’ N et 50° 14’ O, une latitude proche de celle de Bordeaux, à environ 700 kilomètres de Terre-Neuve, le Titanic heurtait un iceberg. Trois heures plus tard, l’orgueilleux géant qu’on disait « pratiquement insubmersible » disparaissait dans les eaux noires de l’Atlantique.

Malgré de nombreuses recherches, ce n’est que le 1er septembre 1985 que l’épave est repérée et photographiée par un robot dirigé depuis la surface par l’équipe de Robert Ballard. La raison : elle n’était pas là où on la cherchait, mais à 25 kilomètres du lieu d’impact, emportée par les courants.

Deux ans plus tard, le 25 juillet 1987, à 12 h 22, les trois occupants du Nautile, un sous-marin petit mais suffisamment costaud pour résister à l’énorme pression qui s’exerce à cette profondeur (380 bars), découvrent la proue de la plus célèbre épave de l’histoire, dans la lumière des projecteurs qui percent la nuit abyssale. Alors que l’équipe n’avait cessé d’échanger pendant une heure quarante, le temps de la descente, là, devant ce spectacle irréel, un long silence se fait.

Aux commandes du submersible, Paul-Henri Nargeolet, que tous appellent « P-H », se dit : « Ça y est, on a réussi ! » Une phrase qu’il pourra répéter lors des trente-quatre plongées suivantes, « jamais pareilles », qui en ont fait un des plus grands spécialistes du Titanic et le témoin privilégié de l’évolution de son épave depuis trente-cinq ans.

Sa présence par 3 843 mètres de fond ne doit rien au hasard ou à la chance. Commandant de la marine nationale, il a fait ses vingt-deux ans de carrière dans le déminage et l’intervention sous-marine. Voilà pourquoi c’est à lui que s’adresse l’Institut français de la recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), en 1986, pour diriger les futures expéditions sur l’épave du Titanic et s’occuper des engins d’intervention. Pour lui, « pas question de laisser passer une occasion pareille » ! C’est ainsi qu’il se retrouve à la tête d’un projet mené conjointement par l’institut français et la société américaine RMS Titanic Inc., qui détient aujourd’hui l’exclusivité des droits sur l’épave et dont il est devenu le directeur du programme de recherche sous-marine.

A partir de ce moment, la mythique épave ne sera jamais loin de ses pensées, même quand il effectuera des missions sous d’autres eaux, en mer de Chine, au Japon, aux Antilles, dans l’Atlantique Sud… et au large de l’Irlande, sur ce qu’il reste du Carpathia, le navire qui sauva les 705 rescapés du Titanic et qui, ironie de l’histoire, fut torpillé six ans plus tard par un sous-marin allemand. Drôle de destin pour celui qui est né en 1946 à… Chamonix (Haute-Savoie).

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