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un rapport du CNRS dénonce les entraves administratives

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Vie des labos. La recherche française pâtit d’un manque de moyens, de salaires peu élevés et d’une organisation en millefeuille peu lisible. Un autre péril la menacerait : les « entraves administratives », comme les a baptisées dans un Livre blanc le conseil scientifique du CNRS, instance de trente membres, consultée notamment sur les orientations de la politique scientifique de l’organisme. Selon ce texte, mis en ligne le 25 mai, un mois après son approbation par le conseil, règles, procédures, outils informatiques, au lieu de faciliter le travail des scientifiques, sont à l’origine de retards, voire d’abandons de projets ou d’interruption de paiement de salaires… Les auteurs dénoncent une situation « systémique » et demandent une réflexion sur le rôle de l’administration. Leurs mots sont durs, « défiance généralisée » (de l’administration envers les chercheurs), « exaspération », « déni du problème » (par la direction)…

Cela se traduit, par exemple, par des tickets de métro qu’il faut scanner pour remboursement, des retards de signature d’accords de protection intellectuelle entre partenaires qui ont abouti à des arrêts, des demandes de justification de participation « active » à un congrès, ou des candidatures de chercheurs refusées sans motif détaillé pour cause de « sécurité défense »

Lire la tribune : Article réservé à nos abonnés « La bureaucratie nuit gravement à la recherche »

« On passe un temps disproportionné sur des questions de faibles montants, tandis que des questions d’importance (dizaines ou centaines de milliers d’euros) sont traitées à la hâte », regrette un directeur d’unité. « Des collègues, pourtant expérimentés, ont craqué dans mon bureau devant l’accumulation de ces entraves », se souvient Laurence Magaud, directrice de l’institut Néel, à Grenoble.

Lydéric Bocquet (laboratoire de physique de l’ENS à Paris), l’un des deux rapporteurs du Livre blanc avec Philippe Balcou (Centre lasers intenses et applications à Bordeaux), insiste sur l’« infantilisation » de certaines procédures. « On considère a priori que nous avons tort et qu’on est des menteurs », ajoute un de leurs collègues.

Réponse du patron du CNRS

La charge n’a pas plu à Antoine Petit, le PDG du CNRS, qui a écrit aux responsables administratifs pour se « désolidariser » de ce « pamphlet » et les assurer de son soutien. Dans sa réponse, il estime que le texte « oppose scientifiques et fonctions support », alors que ces auteurs considèrent que les personnels administratifs sont les « premières victimes des dérives d’un système » et qu’ils n’attaquent pas les personnes mais des procédures. Le texte indique aussi qu’il ne doit pas être pris pour une charge contre le CNRS, car les « travers » existent dans d’autres organismes ou universités. Récemment, plusieurs chercheurs et praticiens hospitaliers ont écrit au président de l’agence ANRS-Maladies infectieuses émergentes pour critiquer des procédures « censées protéger les découvertes et intérêts de chacun, [et qui nous] font en réalité perdre en efficacité, en réactivité et donc en compétitivité, et finalement en motivation pour continuer à exercer notre métier ».

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