« C’est un moment extrêmement difficile pour les familles des membres de l’équipage qui a disparu à bord du Titan », a déclaré, mercredi, Jamie Frederick, un des responsables des garde-côtes américains (USCG), lors d’un point presse à Boston.
Le temps presse et des recherches d’ampleur se poursuivent dans l’Atlantique Nord pour retrouver les cinq occupants du submersible disparu lors d’une exploration de l’épave du Titanic, et dont les réserves d’oxygène risquent de s’épuiser à la mi-journée jeudi 22 juin.
Des bruits détectés sous l’eau mardi par des avions P-3 canadiens dans la zone de recherche ont suscité de l’espoir et orienté l’armada de sauveteurs dépêchés sur place. Mais « je ne peux pas vous dire ce que sont ces bruits », a précisé le capitaine Frederick, après des recherches menées par des véhicules sous-marins télécommandés et un navire de surface équipé d’un sonar.
Les moyens déployés par les armées américaine et canadienne continuent d’arriver sur le site où est stationné le Polar Prince, le navire duquel est parti le submersible. L’Atlante, un navire de recherche de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) doté d’un robot capable de plonger jusqu’à l’épave du Titanic, qui gît par près de 4 000 mètres de fond, doit arriver sur place. Un navire canadien avec à son bord du personnel médical et une chambre de décompression est également en chemin. « Nous avons actuellement cinq appareils qui cherchent le “Titan”, et nous attendons un total de dix appareils dans les prochaines vingt-quatre à quarante-huit heures », a ajouté le capitaine Jamie Frederick. « Deux robots mènent activement des recherches et plusieurs autres sont en route et arriveront d’ici demain matin » jeudi, a-t-il ajouté.
Immensité de la zone de recherche
La zone de recherche en surface s’étend sur 20 000 kilomètres carrés, soit deux fois la taille de l’Etat du Connecticut ; elle est également sujette au brouillard et aux tempêtes, ce qui en fait un environnement extrêmement difficile pour mener une mission de recherche et de sauvetage, a déclaré Donald Murphy, un océanographe qui a été chef scientifique de la patrouille internationale des glaces des garde-côtes.
« La localisation des recherches, à 1 450 kilomètres à l’est de Cape Cod [sur la côte nord-est des Etats-Unis] et à 640 kilomètres au sud-est de Saint-Jean de Terre-Neuve [au Canada], rend exceptionnellement difficile la mobilisation rapide de grandes quantités d’équipements », a expliqué le capitaine Frederick.
Un Américain, un Français, un Britannique et deux Pakistano-Britanniques ont plongé dimanche vers les abysses à bord du Titan, submersible conçu pour cinq personnes et long d’environ 6,5 mètres. Le contact avec l’engin a été perdu moins de deux heures après son départ. Mardi midi, les garde-côtes américains avaient prévenu qu’il restait « environ quarante heures d’air respirable » à bord.