Quel facteur est le plus important pour permettre à un chien de vivre longtemps et en bonne santé ? Le compte en banque des propriétaires ? Pas vraiment, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Evolution, Medecine, & Public Health.
Le chien, un modèle idéal
Tout comme les humains, les chiens sont des animaux sociaux, une particularité qui peut jouer sur leur santé et leur mortalité. “Ces liens socialité-santé semblent profondément enracinés dans l’histoire de l’évolution : ayant été identifiés dans des espèces allant de la souris au primate”, expliquent, dans la nouvelle étude, des chercheurs américains. Mais à quel point le manque de relations sociales affecte les individus les plus âgés ?
Chez l’humain, à cause de notre relativement longue espérance de vie et des nombreux facteurs qui peuvent ternir notre santé (par exemple le tabac ou l’alcool), cette question reste sans réponse. “Pour combler cette lacune, nous pouvons nous tourner vers des ‘systèmes animaux’ avec une biologie, une histoire co-évolutive récente et des environnements similaires à ceux des humains, mais compressés dans une durée de vie beaucoup plus courte”, expliquent les scientifiques. Les chiens représentent un modèle idéal et l’étude peut permettre, in fine, d’améliorer leur propre bien-être.
Les liens sociaux, cinq fois plus importants que l’argent
Pour cette étude, les chercheurs ont puisé les données nécessaires dans le Dog Aging Project, une cohorte américaine conséquente dont le but est notamment de mieux comprendre comment la génétique et le style de vie influencent le vieillissement de ces animaux. Les données concernant 21.410 canidés ont été analysées. Le plus âgé avait plus de 25 ans !
Les résultats obtenus démontrent que le soutien social qu’obtient un chien est particulièrement important pour sa santé. Ce facteur est cinq fois plus important que les facteurs financiers. Ce que les chercheurs ont appelé “l’adversité financière et familiale” avait tout de même un effet. Elle était liée à une moins bonne santé et à une plus faible mobilité. Mais vivre avec d’autres chiens et même d’autres animaux, comme des chats, était donc associé à une meilleure santé, avec un effet beaucoup plus marqué que le reste.
Des résultats étonnants concernant les enfants
Les chercheurs ont aussi noté deux résultats plutôt déroutants. Déjà, une association négative entre le nombre d’enfants dans le foyer et la santé du chien. “Plus il y a d’enfants ou plus les propriétaires consacrent du temps à leurs enfants, moins ils passeront de temps avec leurs enfants à fourrure“, explique, dans un communiqué, Layla Brassington, co-auteure de l’étude. “Vous pouvez considérer cela comme un problème d’allocation des ressources (ici le temps et l’argent, ndlr), plutôt que de croire que les enfants sont mauvais pour les chiens“, précise Brianah McCoy, l’auteure principale de cette étude.
L’étude souligne aussi que les chiens vivant dans des ménages à revenus élevés recevaient plus de diagnostic de maladies. Ce résultat s’explique tout de même aisément : ces propriétaires permettent à leur compagnon d’avoir un meilleur accès aux soins, ce qui conduit à une hausse des pathologies détectées. Elles ne sont pas plus nombreuses que chez les autres chiens, elles sont seulement mieux identifiées. D’ailleurs, ces propriétaires estimaient que leur chien était en bonne santé, tout comme les propriétaires plus âgés.
Finalement, “le message à retenir est le suivant : avoir un bon réseau, avoir une bonne connexion sociale est bon pour les chiens qui vivent avec nous“, conclut Brianah McCoy. Et de tels liens sont importants aussi pour les humains.