La diffusion de l’émission « Sur le front » de France 5, le lundi 3 juillet, décrivant les dessous d’un scandale d’Etat, à savoir la fabrication par le ministère de l’Agriculture d’une machine de guerre contre l’agriculture biologique en France, nous a conduits à relayer cette alerte et à chercher à mobiliser l’opinion publique.
Alors que l’été 2023 s’annonce globalement pire que celui de 2022, que la sécheresse sévit sur une grande partie du pays et dans l’hémisphère Nord, que les moyens de l’Etat soient mobilisés pour la construction d’une arnaque au service de quelques spéculations mercantiles est, au sens propre, scandaleux. Le titre du reportage présenté par Hugo Clément ne souffrait d’ailleurs d’aucune ambiguïté : « HVE : le label qui tue le bio ? ».
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Pendant cinquante minutes, nous assistions au démontage d’une escroquerie, ignominieuse et insupportable. Il s’agit en effet d’une entreprise aux allures mafieuses, financée par l’Etat pour tromper l’opinion publique. Un seul exemple : le label HVE (« haute valeur environnementale ») est donné à des productions industrielles de tomates sous serres chauffées, éclairées, hors sol et hors saison, avec force intrants, dont des pesticides.
Sixième limite planétaire
Les cancers ont doublé et atteignent désormais des populations de plus en plus jeunes ; en détruisant la faune des sols, l’agriculture industrielle, au-delà de sa contribution au dérèglement climatique, a encore provoqué le dépassement de la sixième limite planétaire, rendant les sols impropres à conserver l’humidité, etc., et que fait le gouvernement avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, ami revendiqué des pesticides et des méga-bassines ?
Il s’emploie à détruire les pratiques agricoles qui depuis des lustres cherchent au contraire à ne pas détruire les sols, ni la biodiversité, ni la disponibilité de l’eau douce, ni le climat ! Rappelons que la bio est dynamique et s’est enrichie des pratiques agroécologiques, permacoles et agroforestières.
Alimentation bio : et si on supprimait les labels fumeux ?
En parallèle de l’action juridique menée contre ce scandale d’Etat par des associations comme la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), Synabio, Agir pour l’Environnement, Générations futures, UFC-Que Choisir, Réseau Environnement Santé, Bio Consom’Acteurs, etc., nous ouvrons ici une pétition nationale pour exiger le retrait de ce label frauduleux qui porte un préjudice moral, sanitaire, écologique, économique et social au peuple de France.
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Provenant délibérément de l’Etat, cette agression ouvertement promue et financée par le ministère de l’Agriculture à l’encontre de la population, de sa santé et de son environnement, est indécente. A toutes celles et tous ceux qui sont choqués ou humiliés de voir la réputation de la France salie par de tels agissements, nous demandons de bien vouloir signer cette pétition pour retirer ce label scandaleux HVE, dont le seul objet est de détruire l’AB (agriculture biologique), dernier rempart contre l’empoisonnement par les pesticides.
Premiers signataires :
Philippe Desbrosses, cofondateur du label AB, il y a près de quarante ans, Dominique Bourg, professeur honoraire, université de Lausanne, Camille Etienne, militante écologiste, Edgar Morin, sociologue, Mariane Monod, ex-chargée de mission agri-bio, ministère de l’Agriculture, Marc Dufumier, agronome, Delphine Batho, députée et ancienne ministre, Corinne Lepage, ancienne ministre et avocate, Lydia et Claude Bourguignon, pédologues, Olivier Hamant, biologiste, ENS Lyon, Johann Chapoutot, historien, Sorbonne, Denis Cheissoux, producteur radio, Sylvie Pouteau, directrice de recherche, Inrae Paris-Saclay, Dominique Eraud, médecin, Olivier Roellinger, chef trois étoiles, Mathilde Roellinger, spécialiste des épices, Matthieu Calame, agronome.