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des blessures aussi graves qu’à moto

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des blessures aussi graves qu’à moto

Alternative écologique, pratique et économique pour se déplacer en ville… circuler à trottinette électrique peut aussi s’avérer très dangereux. Une étude française publiée le 30 juin dans JAMA Network Open révèle que les accidents de trottinette électrique peuvent causer des traumatismes aussi sévères que ceux impliquant des motos ou des vélos.

Ce mode de mobilité dite « douce » a connu un grand succès ces dernières années. Selon la Fédération des professionnels de la micromobilité (FPMM), le nombre d’utilisateurs réguliers s’élèverait à 2,5 millions en France. En 2022, il s’est vendu plus de 750 000 trottinettes électriques, après un record de 900 000 ventes l’année précédente. Et l’arrivée des opérateurs en libre-service dans plusieurs villes de France a dopé cet engouement.

Jusqu’à présent, il n’existait pas de photographie à grande échelle de la gravité des blessures à la suite d’un accident avec un engin de déplacement personnel motorisé (EDPM), en particulier la trottinette. C’est chose faite, désormais. Une équipe de chercheurs de l’AP-HP, de Sorbonne Universités et de l’Inserm s’est appuyée sur les données de l’observatoire français des traumatismes majeurs (Traumabase), créé en 2011, qui regroupe vingt-six centres de traumatologie répartis dans toute la France. Les travaux ont été coordonnés par le docteur Arthur James et le professeur Mathieu Raux, tous deux anesthésistes réanimateurs à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP).

L’ensemble des patients admis dans un de ces centres, pour un accident de la route impliquant une trottinette, un vélo ou une moto entre le 1er janvier 2019 et le 20 décembre 2022, soit 5 283 personnes a été inclus dans l’étude. Ceux hospitalisés après un accident de trottinette (229) sont certes bien moins nombreux que ceux roulant à moto (4 094) ou à vélo (910), mais leur nombre a considérablement augmenté. Entre 2019 et 2022, les accidents graves à trottinette ont bondi de 184 %, passant de 31 à 88, tandis que ceux à vélo ont augmenté de 24 % et ceux à moto diminué de 12 %.

« Mais ce qui nous a surpris, c’est la sévérité des lésions », reconnaît Mathieu Raux : 45,5 % des patients accidentés à trottinette avaient un traumatisme grave (défini par un score de gravité des blessures – ISS, pour injury severity score – supérieur ou égal à 16), plus que les conducteurs de moto (39,7 %) et équivalent aux cyclistes (47,3 %).

Plus préoccupant, ils étaient deux fois plus nombreux (25,9 %) que les motocyclistes à présenter des lésions cérébrales traumatiques graves (évaluées par l’échelle de coma de Glasgow, qui consiste à tester trois paramètres : ouverture des yeux, réponse verbale et réponse motrice). « C’est totalement contre-intuitif, car on se dit que, à trottinette, la vitesse est plutôt modérée. En réalité, à 20 km/h, on roule déjà très vite. Et c’est un mode de transport qui ne protège pas », insiste Arthur James. Dans 9 % des cas, les patients à trottinette sont morts, majoritairement du fait d’un traumatisme crânien grave (10 % pour les cyclistes et 5,2 % pour les motocyclistes).

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