L’Inde a rejoint à 18 h 04 (14 h 34 heure de Paris) le club très fermé des pays ayant posé un engin sur la Lune, après les Etats-Unis, l’URSS et la Chine. Pendant une vingtaine de minutes, mercredi 23 août, le pays est resté rivé derrière ses écrans. Tous les regards étaient tournés vers Chandrayaan-3, dont le module d’atterrissage baptisé Vikram commençait sa cruciale descente vers la Lune. L’engin, qui a progressivement ralenti sa course, s’est finalement posé tout en douceur près du pôle Sud, une région encore inexplorée. Une première mondiale qui fait entrer – une nouvelle fois – le programme spatial indien dans l’histoire.
C’était la deuxième tentative. En 2019, une première mission indienne avait échoué après que l’engin, entré en orbite autour de notre satellite naturel, avait perdu le contact avec l’équipe sur Terre.
Des applaudissements et des cris de joie ont retenti mercredi à Bangalore, dans le centre de contrôle de l’Indian Space Research Organisation (ISRO), l’agence spatiale indienne. Plus de 7 millions de personnes ont également suivi l’alunissage en direct sur la chaîne YouTube de l’ISRO. « Le succès de la mission lunaire indienne n’appartient pas à l’Inde seule », a déclaré le premier ministre du pays, Narendra Modi, depuis Johannesburg, où il se trouvait pour assister au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). « Ce succès appartient à toute l’humanité, a-t-il assuré. Nous pouvons tous aspirer à viser la Lune et au-delà. »
« Exploration low cost »
Depuis le départ de Chandrayaan-3 – « vaisseau lunaire » en sanskrit – le 14 juillet de la rampe de lancement à Sriharikota, dans le sud du pays, l’enthousiasme s’est emparé du pays, allant crescendo. Mercredi, des milliers de personnes ont prié pour le succès de la mission à travers l’Inde et les écoles du pays avaient organisé des cérémonies spéciales.
La mission spatiale indienne, dont le coût ne dépasse pas les 75 millions de dollars (69 millions d’euros) – c’est moins que le budget du film Gravity, estimé à 100 millions de dollars –, a réussi là où la Russie a échoué quatre jours plus tôt. Luna-25 s’est en effet écrasée samedi 19 août, deux jours avant la date prévue de son alunissage dans la même région, après un décalage incontrôlé de son orbite. Un échec attribué à la perte d’expertise de Roscosmos, l’agence spatiale russe, en raison de la longue interruption de la recherche lunaire qui a suivi la dernière mission soviétique sur la Lune en 1976, et du peu d’intérêt du Kremlin pour ce domaine.
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