Depuis 2010, le doute planait : les problèmes gastro-intestinaux peuvent-ils être des signes précurseurs de la maladie de Parkinson ? L’hypothèse avait été formulée en 2010 par l’anatomopathologiste allemand Heiko Braak. Elle vient aujourd’hui d’être vérifiée grâce aux travaux d’une équipe belgo-américaine publiés dans la revue Gut.
Quatre symptômes associés à un risque plus grand de développer Parkinson
Afin de tester cette hypothèse, les chercheurs se sont servis d’une base américaine de données médicales pour comparer près de 25.000 personnes diagnostiquées avec la maladie de Parkinson avec 40.000 autres souffrant d’autres atteintes neurologiques comme Alzheimer ou des maladies neuro-vasculaires type anévrisme. Tous les patients ont été segmentés par âge, sexe et ethnicité pour comparer la fréquence de problèmes intestinaux qui auraient été antérieurs d’au moins six ans au diagnostic de Parkinson.
Leurs résultats indiquent bien la pertinence de l’intuition d’Heiko Braak : ils ont identifié quatre symptômes intestinaux qui sont associés avec un risque plus grand de développer la maladie de Parkinson des années plus tard.
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Lien entre estomac et cerveau : pas de cause formelle établie
Spécifiquement, il s’agit de la gastroparésie, une affection où les nerfs de l’estomac sont lésés, ralentissant la progression des aliments dans l’estomac et entraînant des symptômes de nausées, de douleurs abdominales ou de perte d’appétit. Mais également de la dysphagie, une difficulté à déglutir, de la constipation et du syndrome de l’intestin irritable. Toutes ces affections s’avèrent associées avec un risque jusqu’à deux fois plus accru de développer la maladie de Parkinson.
Cette étude, se basant uniquement sur des observations, n’a pas établi de cause formelle à ce lien entre estomac et cerveau. Toutefois, les chercheurs estiment au vu de leurs résultats qu’il serait nécessaire de mener des investigations approfondies. Ils plaident également pour une meilleure surveillance des patients souffrants d’un de ces quatre troubles intestinaux afin de pouvoir détecter plus précocement les patients à risque de développer la maladie de Parkinson et ainsi ralentir la progression de protéines défectueuses telle l’alpha-synucléine.