Hors de question d’augmenter le prix des billets d’avion pour financer des moyens de transport moins polluants. L’aérien français s’oppose à l’idée d’une nouvelle taxe ou souhaite tout du moins qu’elle soit fléchée vers la décarbonation du secteur.
« Inutile de vous dire que nous sommes fermement opposés à cette taxe, qui n’a fait l’objet d’aucune concertation », a déclaré Pascal de Izaguirre, président de la Fédération nationale de l’Aviation et de ses Métiers (Fnam), ce lundi 4 septembre sur BFM Business. Le secteur aérien « supporte déjà énormément de taxes et de redevances, contrairement à ce qui est dit », a-t-il lancé.
La suite après la publicité
Mardi, lors de l’université du Medef, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune avait confirmé que le prochain projet de loi de finances comprendrait des taxes sur les sociétés d’autoroute et les billets d’avion. Il avait répété que taxer les moyens de transport les plus émetteurs de CO2 permettrait d’encourager un report notamment vers le train et d’investir davantage dans la transition écologique.
Des billets d’avion plus chers
Un alourdissement de la fiscalité qui « se surajoute au projet d’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion » et augure d’une nouvelle augmentation des prix des billets, a affirmé Pascal de Izaguirre, également PDG de la compagnie Corsair.
Sur le prix d’un billet pour des liaisons intérieures françaises ou européennes, « il y a pratiquement la moitié déjà de taxes et de redevances », a affirmé le président de la Fnam, tout en assurant que les marges du secteur restaient « extrêmement faibles » malgré la reprise de l’activité et des tarifs ayant fortement gonflé après la crise sanitaire.
Pendant ce temps-là, toujours pas de restrictions sur l’aviation…
« Si nouvelles taxes il y a […] sur le transport aérien, elles doivent être fléchées vers la décarbonation du transport aérien, et pas pour financer […] la SNCF », a plaidé Pascal de Izaguirre, en rappelant que son secteur s’était engagé à zéro émission nette de CO2 à l’horizon 2050, ce qui nécessitera des investissements massifs en matériel et en carburants d’origine non fossile. Une décarbonation d’autant plus ambitieuse que les grandes entreprises du secteur comme Airbus estiment que la flotte aérienne mondiale devrait doubler d’ici vingt ans.
La semaine dernière, Clément Beaune a affirmé que la hausse des taxes allait « financer aussi les 300 millions d’euros par an que met dans la filière aéronautique l’Etat pour financer les carburants durables (et) l’avion vert de demain ».