Home Biology « La recherche, pilier de la démesure actuelle, sert la volonté de puissance »

« La recherche, pilier de la démesure actuelle, sert la volonté de puissance »

by admin
« Face aux nouvelles réalités du cancer, soyons unis pour frapper plus fort »

La croissance économique se heurte aux limites physiques de la planète, et la ravage. Or la recherche est un moteur de cette croissance. Faute d’expliciter cet impact indirect et essentiel de la recherche, les débats sur son utilité se limitent généralement à ses retombées directes.

Les promoteurs de la recherche soulignent pêle-mêle que la curiosité et le recours à la technique sont deux caractéristiques fondamentales de l’espèce humaine, ou que la recherche contribue au confort matériel et à la longévité. Toutes aussi disparates, les critiques de la recherche portent sur ses applications militaires ou sociétales : manipulation du vivant, poursuite sans frein du profit, dégradation du corps humain en marchandise. Il est impossible d’en tirer une analyse bénéfice-risque valide, aucune compagnie d’assurances ne peut garantir la recherche, car elle a une spécificité : ses retombées sont imprévisibles, peuvent parfois se faire sentir après plusieurs siècles, et ne peuvent pas s’anticiper par une analyse statistique du passé.

Prenons l’exemple de la virologie. Séparément, deux équipes de virologues, au Japon et aux Pays-Bas, ont modifié le virus de grippe aviaire H5N1 en 2011, et l’ont rendu contaminant pour des cellules de mammifères. L’objectif annoncé, celui d’être prêt à réaliser vite un vaccin humain en cas de pandémie, était irréaliste, les virus étant trop variables pour être prévisibles (contre le Covid-19, c’est une stratégie différente qui s’est révélée pertinente).

Des expériences d’apprenti sorcier

En revanche, le risque était réel : en 2014, au vu de la fréquence des accidents de laboratoire, les Etats-Unis ont instauré un moratoire sur le financement des recherches dites « préoccupantes » en virologie ; des amendements lui ont fait perdre toute portée dès 2017. Entre-temps, des chercheurs de Caroline du Nord ont transféré leurs expériences vers Wuhan, en Chine, pour aller plus vite et à moindre coût. On ne sait toujours pas si le SARS-CoV-2 en est issu. En revanche, on sait que, pendant la pandémie de Covid-19, des fuites de laboratoire ont été enregistrées, entre autres à Taïwan en octobre et novembre 2021. En 2022, en plein cœur de Boston, des chercheurs ont construit un virus combinant la contagiosité du variant Omicron avec la létalité d’un des premiers variants. Risque de pandémie contre promesse de vaccin : quel bilan en tirer ?

L’impact indirect est certain et plus grave. Plus généralement, soulignent des collectifs critiques comme Pièces et main d’œuvre ou le groupe Grothendieck, la recherche sert la compétition et la volonté de puissance. D’où ses impacts indirects sur l’état de la planète, bien plus significatifs que ses impacts directs. Elle est un pilier de la démesure actuelle, et de la quête de l’illimité, qui se manifeste entre autres par des expériences d’apprenti sorcier : transhumanisme, forçage génétique, colonisation de Mars ou interface cerveau-machine. Il s’agit bien là de toute la recherche, publique ou privée, civile ou militaire, académique ou industrielle, fondamentale ou appliquée. Toutes disciplines confondues, sciences humaines comprises : la géographie, l’archéologie, l’anthropologie, la psychologie et la sociologie ont contribué à la volonté de puissance.

Il vous reste 40.71% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source Link

Related Articles

Leave a Comment

Pierre Rayer News
Universal scientific discoveries