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Raphaël Rodriguez, un chimiste de choc contre le cancer

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Raphaël Rodriguez, un chimiste de choc contre le cancer

« Iron Man ». Le surnom semble forgé pour lui – et pas seulement pour sa motivation de fer. D’abord parce que Raphaël Rodriguez, chimiste et biologiste à l’Institut Curie (Paris), fouille sans faillir, dans le creuset de nos cellules, le rôle du fer et du cuivre. Comment ces deux métaux participent-ils au développement des cancers ou des maladies inflammatoires ? Telle est la question qu’il cisèle avec ferveur. Ensuite parce qu’en juin 2009, sous un soleil de plomb, il a terminé l’Ironman de Nice « en 13 heures et 30 minutes », précise-t-il. Un défi de folie, qui associe 3,8 kilomètres de natation, 180,2 kilomètres de cyclisme et un marathon (42,2 kilomètres), et réunit chaque année 3 000 des meilleurs athlètes mondiaux. « Je voulais participer à cette compétition en soutien à Amnesty International, raconte-t-il d’une voix où point encore un reste d’accent ensoleillé. Et puis, la recherche, c’est énormément d’échecs, parfois liés à des circonstances indépendantes de nous. En participant à cette épreuve, j’avais le sentiment de retrouver un peu de contrôle sur ma destinée. »

Raphaël Rodriguez s’y est préparé seul, en un hiver, à Cambridge (Royaume-Uni), où il terminait son postdoc. Soit de dix à vingt heures d’entraînement par semaine. « J’ai beaucoup appris sur moi-même, sur la discipline et la rigueur, sur le management de l’effort. » Avec pour tout viatique le livre de conseils d’un entraîneur, Joe Friel, Going Long (VeloPress, 2009, non traduit). « Aller loin » : tout un programme, qu’il suivra avec bonheur.

Le 15 février, le CNRS a annoncé que le chercheur, déjà lauréat du prix Liliane Bettencourt 2023 pour les sciences du vivant, recevra cette année, à 45 ans, sa fameuse médaille d’argent. Le temps d’une cérémonie, il devra donc délaisser ses deux métaux de prédilection, le fer et le cuivre. En 2019 déjà, il avait reçu le prix Tetrahedron du jeune chercheur en chimie bio-organique.

Créer des médicaments innovants

Comment certaines de nos cellules deviennent-elles inflammatoires ? Pourquoi certaines cellules cancéreuses font-elles des métastases ? A ces deux questions il a répondu dans la revue Nature, en mai 2023, en pointant le rôle de « coupables » moléculaires. C’est la surabondance d’une protéine (CD44), à la surface des cellules, qui fera jaillir une cascade d’effets funestes. Des ions fer et cuivre pénètrent alors en masse dans la cellule. Les ions cuivre, en particulier, sont canalisés vers les mitochondries, ces mini-usines qui produisent le carburant cellulaire. Ils y déclenchent une réaction en chaîne qui finit par activer, dans le noyau, les gènes responsables d’une tempête inflammatoire ou d’une métamorphose des cellules cancéreuses… qui métastasent alors.

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