Afin d’atteindre ces deux objectifs, il a fallu être inventif. Franck Huiban, directeur des programmes
civils d’ArianeGroup – l’industriel qui fabrique la fusée –, distingue « deux catégories
d’innovation : celles qui améliorent la performance du lanceur et celles qui, dans les procédés
industriels, permettent de produire plus vite et à moindre coût. » Dans la première catégorie,
il faut ranger l’étage supérieur d’Ariane-6 grâce à son nouveau moteur, le Vinci, réallumable plusieurs
fois en orbite, ce qui n’était pas le cas avec le HM-7B d’Ariane-5. « Cela permet de déployer
plusieurs satellites à différents niveaux d’un plan orbital, poursuit Franck Huiban. C’est
capital pour les constellations de satellites. »
Nouvelles technologies et simplification
Dans la seconde catégorie, celle des procédés industriels employés pour la production et les campagnes de
tir, c’est un véritable changement de philosophie qui a été opéré. Tout d’abord, Ariane-6 est
construite couchée et non pas debout comme Ariane-5. Cela permet des cadences de production plus rapides,
inatteignables dans d’immenses bâtiments tout en hauteur. Ensuite, des technologies nouvelles ont été
adoptées par ArianeGroup, que ce soit pour le soudage du corps des fusées, le traitement de surface, la
protection thermique des réservoirs cryogéniques ou avec l’impression 3D utilisée pour la fabrication du
système de propulsion.