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La préfecture de la Vienne a interdit « toute manifestation » vendredi sur la commune de Saint-Sauvant et ses alentours, où les opposants aux « bassines », des réserves d’irrigation contestées, ont prévu de se rassembler.
Des milliers de personnes sont attendues jusqu’à dimanche au « Village de l’eau », rassemblement organisé à Melle dans le département voisin des Deux-Sèvres.
Dans ce cadre, deux manifestations sont prévues vendredi à Saint-Sauvant (Vienne) sur le site d’une future « bassine » et samedi devant le terminal agro-industriel du port de La Rochelle (Charente-Maritime), à l’appel notamment du mouvement des Soulèvements de la Terre et du collectif Bassines non merci (BNM).
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« Les dernières manifestations non déclarées de ces mêmes organisateurs ont donné lieu à des débordements violents, avec des atteintes aux biens et aux personnes, et plus particulièrement des atteintes inacceptables aux forces de l’ordre », a justifié ce mardi 16 juillet dans un communiqué la préfecture de la Vienne.
« Arrêter d’attiser les peurs et les tensions »
En mars 2023, une manifestation organisée sur le chantier d’une retenue contestée à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) avait donné lieu à de violents affrontements entre militants radicaux et forces de l’ordre. La « coordination anti-bassines (…) annonce une grande marche pour obtenir un moratoire et n’a pour intention de s’en prendre ni à des agriculteurs, ni à leurs fermes. Elle demande au préfet d’arrêter d’attiser les peurs et les tensions », ont réagi les Soulèvements de la Terre.
La préfecture des Deux-Sèvres a de son côté interdit « tout rassemblement non déclaré » sur son territoire. Le « Village de l’eau », lui, a été déclaré par la commune de Melle qui l’accueille et a seule compétence pour l’interdire.
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Les préfectures des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Charente-Maritime ont parallèlement déploré que les « représentants des organisations (…) n’aient pas répondu » aux invitations qu’elles avaient lancées pour des réunions sur les manifestations à venir.
Ces préfectures « se refusent à tout dialogue avec les opposant·es en dehors d’une mise en scène visant à justifier des dispositifs répressifs », a rétorqué BNM, promettant des échanges « avec les services de la préfecture compétents dans les prochains jours ».
Appel à l’autodéfense des agriculteurs
De son côté, la Coordination rurale, majoritaire dans la Vienne, a appelé à l’autodéfense des agriculteurs et annoncé une contre-manifestation « pacifique et déterminée » vendredi à Melle, « aux côtés des forces de l’ordre ».
Interrogée ce mardi par l’AFP, la préfecture des Deux-Sèvres a répondu qu’« aucune déclaration » n’avait été déposée par le syndicat agricole « dans le délai légal de trois jours francs » avant la manifestation.
« En tout état de cause », l’arrêté préfectoral interdisant les rassemblements non déclarés dans le département de vendredi à dimanche « s’applique à tous les organisateurs envisageant un rassemblement revendicatif », a-t-elle conclu.
Plus de 3 000 policiers et gendarmes, cinq hélicoptères et une dizaine de drones ont été mobilisées pour ces nouveaux rassemblements dans le Poitou, lors desquels les autorités affirment craindre des « actes d’une grande violence ».