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Une partie de la cargaison de 1,4 million de litres d’hydrocarbures transportée par un pétrolier qui a coulé dans la baie de Manille a commencé à fuir, ont annoncé ce samedi 27 juillet les garde-côtes philippins qui s’efforcent d’éviter une catastrophe environnementale.
Le MT Terra Nova, qui battait pavillon philippin, a coulé jeudi matin par gros temps, entraînant la mort d’un membre d’équipage et menaçant de provoquer l’une des pires marées noires dans l’archipel d’Asie du Sud-Est.
Des plongeurs inspectant la coque du navire ont constaté une « fuite minime » au niveau des valves, a précisé le porte-parole des garde-côtes, le contre-amiral Armando Balilo, en ajoutant que la situation n’était pour l’heure « pas alarmante ».
Des barrières flottantes déployées
« Il ne s’agit que d’un petit volume qui s’écoule », a déclaré Armando Balilo, précisant que « les réservoirs sont intacts ». « Nous espérons pouvoir commencer demain à siphonner le pétrole », a-t-il ajouté.
Les garde-côtes avaient précédemment indiqué que le pétrole utilisé pour propulser le bateau avait fui mais que ses citernes étaient intactes.
La nappe de pétrole, dont la taille a plus que triplé, s’étend désormais sur une distance de 12 à 14 kilomètres dans la baie, dont des milliers de pêcheurs et d’opérateurs touristiques dépendent pour leur subsistance.
Le bateau pouvant transporter le pétrole récupéré du pétrolier qui a coulé à quelque 34 mètre de fond, au large de Manille, est en route, a précisé Armando Balilo. Les garde-côtes ont averti que si la totalité de la cargaison s’échappait, il s’agirait d’une « catastrophe environnementale ».
Des barrières flottantes ont été déployées au cas où le « pire scénario » se produirait, à savoir une fuite au niveau de la citerne contenant le fioul industriel, selon les autorités.
Trois navires des garde-côtes ont également commencé à épandre des produits dispersants sur le pétrole.
Armando Balilo a demandé la suspension de la pêche dans la baie de Manille afin d’éviter que les gens « ne mangent du poisson contaminé ».
Les autorités avaient initialement déclaré que la cargaison était du diesel utilisé pour propulser le navire, mais elles estiment désormais qu’il s’agit d’un mélange de diesel et de fioul industriel.
Sept jours pour siphonner la cargaison
Le navire a chaviré tôt jeudi, à environ sept kilomètres de la ville de Limay, située au niveau de la baie de Manille, en face de la capitale. Une enquête sur les causes du naufrage a été ouverte.
Seize des 17 membres d’équipage ont été sauvés du pétrolier, qui, selon le site spécialisé vesselfinder.com, mesure 65 mètres de long et a été construit en 2002.
Le naufrage s’est produit alors que de fortes pluies alimentées par le typhon Gaemi et la mousson saisonnière ont frappé Manille et les régions environnantes ces derniers jours.
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Selon le service météorologique philippin, la mousson a baissé en intensité depuis vendredi soir, offrant des conditions plus favorables pour les opérations en cours. Les garde-côtes estiment que le siphonnage de la cargaison prendra au moins sept jours.
Ils ont rencontré vendredi des représentants de l’armateur du MT Terra Nova et d’une société privée chargée de l’opération de sauvetage pour discuter des modalités.