Comme les quatre autres passagers du submersible Titan, Paul-Henri Nargeolet avait été déclaré mort le 22 juin 2023. Surnommé « M. Titanic », cet explorateur français des grands fonds avait consacré une grande partie de sa vie à des visites de l’épave du célèbre paquebot, dans l’Atlantique Nord. La dernière en date, menée à bord d’un appareil de la société OceanGate, lui aura été fatale, ce dernier ayant subi une implosion. C’est cette entreprise que la famille de Paul-Henri Nargeolet poursuit en justice aux Etats-Unis, d’après une requête déposée mardi 6 août par l’un de ses avocats devant un tribunal de Seattle.
Les proches de l’explorateur accusent OceanGate de « négligence grave » ayant entraîné la mort et lui réclament 50 millions de dollars. Le Titan, petit engin d’environ 6,5 mètres opéré par cette entreprise américaine privée, avait plongé le 18 juin 2023 pour aller observer l’épave du Titanic en compagnie d’autres passionnés. Parmi eux, Stockton Rush, le patron américain et fondateur d’OceanGate Expeditions, organisatrice du voyage, l’homme d’affaires britannique Hamish Harding, Shahzada Dawood, un important homme d’affaires pakistanais, et son fils, Suleman, ainsi que Paul-Henri Nargeolet.
« Nous espérons que, grâce à ce procès, nous obtiendrons des réponses pour la famille quant à ce qu’il s’est exactement passé, qui était impliqué et comment ces personnes ont pu laisser cela arriver », a déclaré Tony Buzbee, avocat de la famille, ajoutant que la plainte comprenait des éléments quant à de « sérieux problèmes concernant le submersible ». Selon Matt Shaffer, un autre avocat de la famille, le chef d’entreprise Stockton Rush « n’a pas été franc avec l’équipage et les passagers quant aux dangers dont lui et plusieurs autres étaient au courant ».
Plusieurs enquêtes ouvertes
OceanGate, qui faisait payer 250 000 dollars la place dans le submersible, a suspendu ses activités après la tragédie, à la suite de révélations concernant sa politique en matière de sécurité, qui avait suscité des inquiétudes par le passé. Plusieurs enquêtes, dont une par les gardes-côtes américains, ont été ouvertes pour élucider les causes de la catastrophe alors que des débris ont été retrouvés sur le fond marin, à une profondeur de près de 4 000 mètres.
Après un début de carrière dans la marine, Paul-Henri Nargeolet, mort à 77 ans, avait participé au cours de sa vie à six des huit missions de visite de l’épave du Titanic. Entre 1987 et 2010, celles-ci avaient permis de ramener à la surface plus de 5 000 objets du paquebot, gisant au fond de l’Atlantique Nord, bien au large de Terre-Neuve.