Par M.B
Publié le , mis à jour le
En accès libre
Des chercheurs européens indiquent dans la revue scientifique « The Lancet » qu’il pourrait y avoir plus de morts liés aux températures extrêmement élevées que celles extrêmement froides en Europe.
Le réchauffement climatique pourrait être encore plus dangereux sur la santé qu’estimé en Europe. D’ici la fin du siècle, les décès liés aux chaleurs extrêmes pourraient presque tripler (fois 2,6) sur le Vieux Continent si le réchauffement climatique se cantonne à 3 °C de plus qu’à l’ère préindustrielle, d’après les résultats d’une étude publiée par « The Lancet » mercredi 21 août. Selon le pire scénario des chercheurs, il pourrait même y avoir 5 fois plus de décès liées aux canicules d’ici 2100 en atteignant 234 455 morts par an contre 43 729 en moyenne entre 1991 et 2020.
A lire aussi
Décryptage Voyages d’affaires et climat, le dilemme de l’avion : « On va finir par t’envoyer en bateau… »
Abonné
Les experts, qui ont étudié trois scénarios, estiment que les conséquences seraient bien plus limitées avec un réchauffement climatique qui ne dépasserait pas les 1,5 °C – 2 °C comme le préconisent les accords de Paris. Dans ce cas, le nombre de décès supplémentaires liés à la chaleur s’élèverait en moyenne à 13 378 en plus par an.
Les pays du sud de l’Europe plus fortement touchés
Tous les pays européens vont subir ces augmentations de températures dangereuses. Mais certaines régions européennes seront plus exposées que d’autres au sud de l’Europe, en Espagne, en Italie, en Grèce et dans une partie du sud de la France. Dans ces régions, la courbe des décès liées aux fortes chaleurs devrait dépasser celle liée aux températures basses. Ces dernières sont aujourd’hui plus dévastatrices que les canicules en Europe.
Plus inquiétant : dans ces pays du sud de l’Europe, les chiffes augmentent de manière disproportionnée. « On s’attend à ce que beaucoup plus de décès liés à la chaleur se produisent à mesure que le climat se réchauffe et que la population vieillit, tandis que les décès dus au froid ne diminuent que légèrement », indique au « Guardian » David García-León, l’un des chercheurs qui cosigne l’étude.
A lire aussi
Pesticides, sécheresses : menaces sur l’eau potable
Abonné
Dans les différents scénarios, les disparités entre les régions s’accentuent si le réchauffement climatique est plus fort. « Le risque des morts liées aux températures très froides ou très chaudes, va rester très hétérogène en Europe avec des différences entre les pays et à l’intérieur des pays », indiquent les chercheurs dans cette étude. En ce qui concerne les morts liés aux vagues de chaleurs, il y aura environ « 9,3 fois plus de morts au sud qu’au nord d’ici 2100 ».
Inégalités socio-économiques
Les inégalités entre les territoires face aux températures extrêmes ne sont pas seulement géographiques, elles sont aussi socio-économiques. Dans leur étude, les chercheurs démontrent que les décès pourraient être plus élevés aussi dans les zones les plus pauvres.
A lire aussi
Décryptage Réchauffement climatique : les records de température de 2023 sont-ils le signe d’une accélération ?
Abonné
Ils dressent alors une liste de recommandations. Pour ces zones en particulier, des politiques socio-économiques sont nécessaires pour que les habitants puissent au mieux se protéger de la chaleur. Pour le reste de l’Europe, les scientifiques proposent de multiplier les organismes de santé spécialisés, les politiques pour renforcer l’isolation des bâtiments ou encore les constructions d’îlots de chaleur dans les villes. L’adaptation, disent-ils, pourrait minimiser les effets dévastateurs du réchauffement climatique qui nous attend.