Propos recueillis par Rémi Noyon
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Entretien Pour le géographe, professeur à l’Université de Syracuse, à New York, le marxisme se compromet en insistant sur les limites planétaires plutôt que sur le potentiel émancipateur de la technique. Entretien.
Il s’est produit ces derniers temps dans la pensée écologiste un phénomène rare : deux veines intellectuelles qui se détestaient ont esquissé un rapprochement. Historiquement, les partisans de la décroissance reprochaient aux marxistes de se complaire dans le productivisme, tandis que les marxistes reprochaient aux décroissants d’ignorer les rapports de classe. Une synthèse est en cours, dont la pointe la plus visible est peut-être la curiosité suscitée par les écrits de Kohei Saïto, un marxiste japonais qui défend un « communisme décroissant ». Mais le succès de Saïto a relancé le débat que l’on pensait dépassé : plusieurs représentants de l’écomarxisme se sont distanciés de ses interprétations et ont défendu la bonne vieille base productiviste. Nous avons discuté avec l’un d’entre eux, le géographe Matthew Huber, auteur d’un livre remarqué : « Climate change as class war. Building Socialism on a Warming Planet » (Verso).
Comment expliquez-vous l’intérêt pour la décroissance ?
Matthew Huber Dans les pays industrialisés, beaucoup de gens se sentent asséchés par une société de consommation qu’ils trouvent vulgaire et aliénante. Ils ont soif d’une critique radicale du système et la décroissance en fournit une. Mais c’est une impasse : ce n’est pas un mouvement de masse, mais une lubie universitaire qui attire surtout des professions intellectuelles habitées parce que…
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