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la polémique sur les décès liés à l’hydroxychloroquine rebondit

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la polémique sur les décès liés à l’hydroxychloroquine rebondit
Le professeur Didier Raoult, avant une audience devant l’ordre des médecins, à Bordeaux, le 5 novembre 2021.

Combien de malades du Covid-19 sont-ils morts de s’être vu administrer de l’hydroxychloroquine ? Une étude française, qui en proposait une estimation chez les patients hospitalisés durant la première vague de la pandémie, a été rétractée le 26 août par la revue Biomedicine & Pharmacotherapy. Cette décision éditoriale réjouit la nébuleuse défendant le « protocole Raoult », tandis qu’elle inquiète une partie des pharmacologues et des épidémiologistes, selon lesquels ce retrait n’était pas justifié.

Jean-Christophe Lega avait pourtant pris soin de ne rien cacher des incertitudes entourant les résultats de l’étude qu’il avait dirigée, parue début 2024. Avec ses collègues, ce médecin et épidémiologiste de l’université Lyon-I était parvenu au chiffre de 17 000 décès dans six pays − dont 199 pour la France −, mais convenait que l’intervalle de confiance très large faisait que la réalité pouvait se situer entre 3 000 et 30 000 morts. Il notait aussi que la piètre qualité de nombreuses bases de données n’avait pas permis de faire ces calculs pour des pays ayant largement prescrit l’hydroxychloroquine, comme le Brésil ou l’Inde, si bien que les morts liées à ce traitement devaient être en réalité plus nombreuses. Sans compter les prescriptions hors contexte hospitalier.

Rappelons qu’aucune étude sérieusement conduite n’a pu apporter la preuve de l’efficacité de l’hydroxychloroquine (HCQ) contre le Covid-19 − c’est le contraire qui a été démontré. Cette molécule promue par Didier Raoult en combinaison avec l’antibiotique azithromycine pouvait notamment présenter une toxicité cardiaque : les premiers décès enregistrés début 2020 par les réseaux de pharmacovigilance avaient d’ailleurs conduit le directeur de l’IHU Méditerranée à écarter de cette prescription certains patients à risque.

Courriers critiques

L’objectif de Jean-Christophe Lega était donc d’évaluer le nombre de patients auxquels la molécule avait été administrée et, à partir du taux de surmortalité induit fourni par une étude britannique (Axfors et al., Nature Communications, 2021), de calculer le nombre d’entre eux qui auraient succombé au traitement. Cette méthodologie a immédiatement été attaquée sur les réseaux sociaux.

« J’ai rapidement reçu de nombreux mails assez standardisés, souvent courtois, parfois pas, remettant en cause l’intégrité de nos résultats », raconte l’épidémiologiste. La présidence de son université, elle aussi, est assaillie de critiques. Il y retrouve des arguments formulés par le statisticien Vincent Pavan, président de l’association Réinfo Liberté, ou diffusés par des sites amis de la « raoultosphère », France-Soir et Bonsens.info, ce dernier annonçant avoir mis en demeure la revue, par voie d’avocat, de répondre à ses critiques.

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