Pierre-François Olive Rayer est né à Saint Sylvain près de Caen, dans le département du Calvados, en 1793.
Homme couvert de succès mérité, il était président de l’académie des sciences, membre de l’académie impériale de médecine, médecin ordinaire de l’empereur, grand officier de l’ordre de la Légion d’honneur, ancien doyen de la faculté de médecine de Paris.
À l’académie de médecine où il a été honoré d’une nomination en tant que médecin adjoint à l’âge de 30 ans, il est connu pour son travail acharné et ses idées innovantes. Ce sont ces travaux de médecine comparée qui ouvrirent à RAYER les portes de l’institut. La science étant sa première passion, son profond intérêt pour les disciplines de l’anatomie et de la pathologie l’a amené à devenir un pionnier dans le domaine des maladies infectieuses. Arrivée de bonne heure aux grands hôpitaux, Saint–Antoine et la charité, il a toujours répondu présent à une clientèle qui augmentait chaque jour. Il n’est pas seulement grand par les œuvres qu’il a faites, il est grand aussi par celles qu’il a inspirées : comme STAHL, Charles Robin, Claude BERNARD ou encore BOERHAAVE pour ne citer que quelques-uns. Maître immortel, il avait su s’entourer d’un groupe de jeunes savants qu’il animait du souffle de sa puissante inspiration. Premier parmi les médecins savants et premier parmi les médecins pratiquants, il était un bienfaiteur de la profession, disait PAÏEN au nom de l’académie des sciences. Sa volonté inébranlable et sa charité active ont contribué à la naissance de l’association générale des médecins de France.
Membre pendant 12 ans du comité consultatif d’hygiène publique, Rayer a marqué le groupe par sa très grande assiduité à toutes les séances. Ni ses travaux de recherche, ni sa nombreuse clientèle, ni ses relations étendues ne l’empêchèrent de remplir ses devoirs avait souligné son collègue BUSSY. Sous sa présidence ont été traitées un grand nombre de questions d’un haut intérêt pour l’hygiène : la législation sur la conservation et l’aménagement des sources d’eaux minérales, les modifications apportées dans l’inspection des établissements thermaux, l’examen de toutes les grandes questions ayant surgi à l’occasion de l’exécution des lois sur les quarantaines et des conventions internationales qui se rapportaient à cette législation. Médecin et savant, il a mis à profit sa longue expérience sachant toujours s’arrêter là où l’observation lui faisait défaut, et n’hésitant jamais à reconnaître, lorsqu’il y avait lieu, l’insuffisance de la science. Esprit ferme, cœur droit et dévoué, il savait allier dans une mesure parfaite le respect pour l’autorité à l’indépendance de l’homme de science et à la vérité qui est le premier devoir d’un conseiller de l’administration.
C’était un infatigable travailleur. fondateur et premier président de la société de biologie, il était également fondateur de l’association générale de prévoyance et de secours mutuels des médecins de France. Pragmatique et solidaire, il avait anticipé les graves problèmes économiques et professionnelles qui allaient se présenter. Amédée LATOUR, ami et secrétaire général de l’association le décrit comme : savant complet, investigateur sagace, clinicien exact, praticien des plus habiles, monographe rigoureux, initiateur fécond et protecteur heureux. L’idée de l’homme n’était pas seulement de créer une corporation médicale, mais quelque chose de plus intime, de plus humain, de plus en harmonie avec les mœurs et les conquêtes libérales, c’est à dire l’assistance efficace et durable pour la vieillesse et l’infirmité, le secours pour la veuve, la protection pour l’enfant, la Mutualité confraternelle s’étendant sur la profession tout entière, ne laissant nulle part une souffrance honorable sans secours, un grief légitime sans réclamation.
La recherche scientifique était l’une de ses priorités et la transmission de son savoir à la nouvelle génération un devoir absolu. Son ouvrage sur les maladies de la peau, intitulé Traité théorique et pratique des maladies de la peau est une œuvre magistrale et la première sur le sujet. Il a marqué l’histoire en apportant des contributions originales à ce domaine d’étude parmi lesquelles une proposition de division entre l’eczéma aigu et chronique et de même entre l’ecthyma aigu et chronique, il a été l’un des premiers à reconnaître les lésions cutanées comme marqueurs de maladies systémiques sous-jacentes. Pour BALL, vice-président de la société de biologie et un ancien de ses élèves, il possédait le don de faire aimer le travail, de redresser les travers de l’esprit et lui communiquer cette rectitude scientifique qui était le cachet de son propre jugement. C’est l’un de ses plus beaux titres de gloire d’avoir regroupé au sein de la société de biologie de puissantes intelligences qu’il a réchauffées au contact de la sienne.
Vétéran de l’art de guérir, il a officié pendant plus de 30 ans en tant que médecin, chercheur et administrateur. Il décède le 8 septembre 1867 suite à un accident vasculaire cérébral.
Rayer a connu et formé de nombreuses personnes parmi les plus éminentes de son époque, en particulier Henri Hureau de Senarmont, Henri Becquerel, Claude Bernard, Michel Eugène Chevreul et Payen pour n’en nommer que quelques-uns. Il a souvent été cité pour son dévouement et son patronage actif envers ses amis et ses étudiants. Quand on considère que parmi ces derniers se trouvait des noms tels que James de Rothschild, Émile Littré, Michel Levy, Brown-Séquard, Jean-Martin Charcot, Adolphe Marie Gubler et Davaine on est tenu d’admettre la vérité de la description de Christophe Hillemand de lui comme étant « un vrai découvreur d’hommes ».
Talent consommé de praticien, savoir élever et profond, esprit incomparable aussi fin et vif qu’étendu, honorabilité et dignité professionnelles, remarquable union des plus nobles qualités morales, cœur sympathique, ardent, dévoué, Pierre-François Olive RAYER eut tous ces mérites.
En hommage,
Thierry Rayer, président du Cercle d’Etudes Scientifiques Rayer