Home Science A bord du « Pourquoi-Pas ? », le navire-laboratoire qui sonde les fonds marins autour d’Haïti pour comprendre les séismes

A bord du « Pourquoi-Pas ? », le navire-laboratoire qui sonde les fonds marins autour d’Haïti pour comprendre les séismes

by admin
A bord du « Pourquoi-Pas ? », le navire-laboratoire qui sonde les fonds marins autour d’Haïti pour comprendre les séismes

Au milieu du golfe de la Gonâve, à l’ouest d’Haïti, une bouée venue des profondeurs, à plusieurs milliers de mètres, émerge au cœur de la nuit. Dans le silence de la passerelle du Pourquoi-Pas ?, dont toutes les lumières sont éteintes pour améliorer la vision nocturne, le lieutenant Mathis Terret repère le clignotant de la bouée dans les vagues : « OBS en surface ! » Il commence à manœuvrer le navire de 107 mètres pour récupérer l’objet, une sphère orange de la taille d’un siège ballon. Ce n’est pas une simple bouée, mais un sismomètre de fond océanique, en anglais ocean-bottom seismometer (OBS). Les scientifiques utilisent cet équipement à 25 000 euros l’unité pour enregistrer sur le fond marin les tremblements de terre et les ondes sismiques. Le lieutenant Terret « pêche » l’un des soixante-cinq OBS que l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a utilisés en juin et en juillet pour cartographier la structure de la Terre jusqu’à 40 kilomètres sous le plancher océanique, près d’Haïti.

Les OBS ont été déployés par le navire amiral de l’Ifremer entre Haïti, la Jamaïque et Cuba. Ils sont les yeux d’une campagne qui tente de comprendre l’origine, le comportement et la dangerosité des deux failles jumelles qui enserrent Haïti d’ouest en est, la faille Septentrional-Oriente au nord et la faille Enriquillo-Plantain Garden au sud. Baptisée « Haïti Twist », la campagne menée du 31 mai au 22 juillet a également procédé au prélèvement de sédiments par carottage.

« D’autres campagnes ont étudié ces failles et les plaques tectoniques qui glissent le long de celles-ci », explique Walter Roest, géophysicien à l’Ifremer et responsable scientifique d’Haïti Twist. « Ce que nous ne connaissons pas, c’est leur structure profonde ou leur activité actuelle au large d’Haïti. Une fois que nous en saurons plus à ce sujet, nous pourrons calculer la probabilité de tremblements de terre d’une certaine magnitude, sur la base de la longueur des segments où la rupture pourrait se produire et de leur profondeur. Personne ne peut prédire les tremblements de terre, mais nous pouvons estimer le risque sismique dans une zone spécifique. »

Le « Pourquoi-Pas ? » au large d’Haïti lors des opérations de carottage, le 18 juin 2024.

Le 12 janvier 2010, la faille d’Enriquillo s’est rompue dans le sud d’Haïti, près de Port-au-Prince, provoquant un tremblement de terre de magnitude 7 qui a tué entre 200 000 et 316 000 personnes. L’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières jamais enregistrées. Onze ans plus tard, la même faille a de nouveau glissé, cette fois avec une magnitude de 7,2. Mais l’épicentre se trouvait dans une zone beaucoup moins peuplée. Le bilan du séisme de 2021 était de 2 248 morts.

Il vous reste 83.36% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source Link

Related Articles

Leave a Comment

Pierre Rayer News
Universal scientific discoveries