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Critique Et si les forêts et les prairies, mais aussi les feux rouges et les immeubles, étaient traversés par la même énergie que nous, les humains ? C’est le postulat, déroutant et riche, du philosophe David Abram qui nous appelle à développer une attention animiste aux choses
Le titre, « Devenir animal », aurait gagné en clarté si l’éditeur avait opté pour « Devenir animiste ». Car c’est bien le projet, pour le moins surprenant, de son auteur, le philosophe et prestidigitateur (oui, oui) américain David Abram, né en 1957, que de proposer à nous, lecteurs occidentaux, un nouveau rapport au monde inspiré de celui des peuples premiers. Qu’est-ce que l’animisme ? La croyance selon laquelle tout ce qui nous entoure – les arbres, les animaux, les montagnes, le feu, le vent, mais aussi les artefacts humains (ponts, maisons…) – est habité par des esprits (animi en latin). Il ne s’agit pas de croire à l’existence de petits « génies » surnaturels, mais plutôt à celle d’une même énergie vitale, fournie par la Terre, qui traverse tous et tout, « des insectes et des planchers en bois, des voitures en panne, des pommes picorées par des oiseaux et des odeurs qui se dégagent du sol ». La matière, qu’elle soit végétale, animale, minérale, n’est jamais inerte, mais animée par une « pulsation » propre, que nous, humains, sommes capables de percevoir pour peu que nous déployions la « sensibilité animale » qui habite nos corps.
Résumée comme ça, la pensée d’Abram ressemble un peu à de la bimbeloterie new age. Sauf que pas du tout. C’est un philosophe, un vrai, dont l’ambition est de créer des passerelles inédites entre diverses traditions indigènes d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et la philosophie occidentale. Prenez Spinoza. Si l’on pousse à leur terme ses thèses, affirme Abram, on doit ainsi conclure que tout ce qui existe ici-bas est enveloppé « à l’intérieur …
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